Démarche artistique 2000 -2010
Mon travail est une réflexion en images sur le passage du temps et le travail de la mémoire. Les objets caractéristiques de l’enfance et les cartes géographiques sont les principales métaphores à travers lesquelles j’évoque ces notions qui se laissent difficilement appréhender de manière concrète. Plus spécifiquement, je m’intéresse aux changements de perception à l’égard de l’histoire individuelle sous l’influence des déplacements d’un territoire à l’autre à l’époque de la globalisation; à la reconfiguration de la mémoire à partir de souvenirs éparses en de nouvelles entités narratives.
À travers ma démarche artistique, cette exploration m’amène à réfléchir à la manière dont l’identité hybride – caractéristique de ce début de XXIe siècle – se forme et se déforme à partir de nouvelles expériences rencontrées sur sa trajectoire. Sous la pression du temps qui semble s’écouler à la vitesse d’un éclair, les expériences passées qui sont emmagasinées dans la mémoire demandent d’être continuellement recyclées dans le présent.
Je perçois le processus créatif comme un élan qui puise sa force dans l’inconscient, grand vase contenant pêle-mêle les vestiges de nos expériences déjà vécues. Pour moi, le travail artistique consisterait alors à reconstruire un objet nouveau à partir de l’ancien, créer un projet en résonance avec son époque. Ce serait en quelque sorte une manière de réactualiser ce qui existe déjà, mais semblait vague, perdu, ou difficile à atteindre. Mes choix symboliques et le processus d’assemblage et d’intégration d’éléments éparses à travers la peinture reflètent ma perception du processus artistique comme un travail de reconstitution d’une narration non-linéaire sous une forme nouvelle. Une narration qui n’est pas seulement personnelle, car l’enfance, le graphisme coloré des cartes géographiques qui nous fait rêver ou nous guide carrément à travers nos parcours, ne sont-ils pas des expériences universelles?
Première étape du projet «Parcours imaginaires», phase B
Les images qui suivent ont été produites entre 1986 et 2010.
Elles seront commentées du point de vue du processus créatif relié à l’expérience migratoire et feront partie de la première étape du projet de recherche «Parcours imaginaires».
